lundi 25 janvier 2016

Inspirations (Partie II)


Illustration pour Sambre Tome I - Plus ne m'est rien...
Yslaire

L'un de mes aspects préférés au sujet de mon BAC, c'est bien d'avoir élargi mon champs de connaissance sur la bande dessinée. Je suis arrivée il y a trois ans, nouvellement reconquise par cette passion de jeunesse. Je pensais avoir lu beaucoup, cependant mes lectures se limitaient à  des classiques franco-belge et des séries de strips américains comme Mother Goose & Grimm et Peanuts. Qui plus est, ce n'est qu'à la fin de mon cégep que je me suis mise à lire de la bande dessinée pour adultes. C'est en découvrant la série Sambre de Yslaire, que j'ai eu envie de faire de la BD à nouveau. Bien évidemment, mon dessin n'est en rien ressemblant au sien, néanmoins il était pour moi un idéal à atteindre. Je me rappelle que je voulais traiter de son travail dans tous mes premiers travaux universitaires. Yslaire a une maîtrise exceptionnelle du découpage! Yslaire fait des références au courants romantiques! Ce scénario d'Yslaire est hallucinant! Yslaire est fantastique!

Aujourd'hui, je pense encore que Yslaire est fantastique, cependant je me suis permise d'attribuer ce qualificatif à d'autres bédéistes. Qui plus est, certains d'entre eux se retrouvent dans mes influences au sujet de mon projet synthèse. Je vous les présente, en espérant pouvoir être brève cette fois-ci.



Hate, Fantagraphics Book, numéro 8, 1991, page 6-7 
Peter Bagge


PETER BAGGE

Peter Bagge (1957-) est un auteur américain. Il est le créateur de la série de comic underground Hate. Celle-ci raconte les aventures de Buddy Bradley, qui seraient supposément quelque peu inspirées de sa propre vie.

J'ai découvert la série le printemps dernier, mon ami André, m'a donné le 8e numéro. Il s'agit d'un épisode où Buddy et son ami Stinky devienne manager d'un groupe de jeunes punk-rockeurs. Bref, le plan parfait pour faire beaucoup d'argent, ou pas. Il s'agit du seul numéro sur ceux que j'ai pu trouver, qui traite de musique. En fait, Buddy a une vie bien normale. Il fait à peu près la même chose que tout le monde; il rencontre ses beaux-parents pour la première fois, il aménage dans des appartements minables, il travaille dans un magasin, etc. Sauf que, Buddy le fait différemment, et toujours en se tirant une balle dans le pied.

Si la série me fait bien marrer, il faut dire que j'aime aussi le dessin. Comme dirait une de mes amies, « le dessin est ben mou! »Certes, le dessin de Peter Bagge est ben, ben, mou! Les bras et les jambes des personnages sont dessinés comme s'ils s'agissaient de spaghettis. De plus, même les expressions faciales semblent molles, ça donne aux personnages des dégaines de cons (ce qui visiblement les représentent bien). Sinon, bien que l'auteur utilise une surcharge d'hachure, le contraste au sein de ses cases demeure formidablement bien dosé. Bref, un style de comic underground que j'aime beaucoup et dont j'insère quelques caractéristiques à mon dessin.


Calculus Cat
Hunt Emerson

HUNT EMERSON

Hunt Emerson (1952-), est un auteur underground britannique. Ses premiers travaux sont publiés dans des petits magazines de bande dessinée au Royaume-Uni au début des années 70. Dans ses réalisations les plus connues on retrouve Thunderdogs et Calculus Cat qui le font connaître sur la scène américaine du comic underground.

Découvert la session dernière, suite à une suggestion de l'un de mes enseignants, il me faut avouer que je n'en ai toujours pas lu. En effet, je n'arrive simplement pas à mettre la main sur aucun livre qui regroupe de ces œuvres. Néanmoins, internet me donne accès à plusieurs planches et me donne ainsi une bonne idée de son style graphique. Son travail à l'encrage est formidable! Il y a un mélange harmonieux de hachures et de noir pure. Aussi, j'adore l'association fluide des lignes courbes avec d'autres beaucoup plus aigus. De plus, ce que je trouve remarquable du travail de Hunt Emerson c'est la variété des expressions qu'il donne à ses personnages. Elles sont démesurées, vivantes et dynamiques! Je veux que Joey et sa bande s'imprègnent de cette folie ludique.  



St-Trinian's The Entire Appaling Business, Rookery Press, 2008,  p. 170-171
Ronald Searle


RONALD SEARLE

Ronald Searle (1920-2011) est un illustrateur de presse britannique. Il est le créateur de la série St-Trinian's, qui présente un lycée pour jeune fille peu conventionnel... (L'image plus haut pour preuve).

Je suis certaine d'avoir déjà vu de ses dessins auparavant, ou bien peut-être ceux de d'autres illustrateurs qui s'y apparentent beaucoup. Il demeure, que je me suis mise à m'intéresser au travail de ce dessinateur l'an dernier suite à une activité donnée dans le cours de Dessin et narration. Tout d'abord, son travail de la ligne est vraiment fascinant. Sa ligne est riche tout simplement, suffit de regarder les multiples variations qu'il utilise sur un même dessin. Parfois je regarde de ses œuvres, et son traitement de la ligne me fait penser à des illustration de Egon Schiele, comme lui sa ligne est nerveuse et tordue. De plus, j'apprécie beaucoup la façon dont il réinvente l'anatomie de ses personnages. Il y a un travail remarquable de déconstruction. Il s'agit d'un aspect sur lequel je vais travailler beaucoup, je trouve que mes personnages ne sont pas assez diversifiés sur le plan graphique. Aussi, comme les dessinateurs mentionnés plus haut, Ronald Searle sait doser ses illustrations. Il arrive à concevoir des scènes extrêmement chargées, dans lesquelles on retrouve plusieurs types de traitement, noir pur, hachures et lavis. Tout de même elle demeure parfaitement lisible. Pour moi, il s'agit d'une lacune, je tente donc désespérément d'améliorer cet aspect.



Dis-moi quelque chose, Atrabile, 2002, p. 8-9
Jason


JASON

Jason (1965-), auteur de bande dessinée norvégien, il est reconnu pour ses histoires plutôt sombres présentant des animaux anthropomorphiques. Il réalise majoritairement des albums muets ou avec très peu de dialogues.

Il s'agit là aussi d'une autre découverte très récente pour moi. J'ai commencé à lire Jason la session dernière alors que je faisais une recherche sur la bande dessinée conceptuelle et expérimentale. Les albums de Jason peuvent sembler bien simpliste, ils sont constitués majoritairement de planches en gaufrier et l'approche graphique de l'auteur est minimaliste. Cependant, Jason joue habilement avec les codes de la bande dessinée. À simple titre d'exemple, son album Dis-moi quelque chose, un genre d'hommage au cinéma muet qui présente un récit avec de nombreux flashback. L'auteur se sert habilement d'une marge noir pour différencier les séquences du passé de celles du présent. Nul besoin alors de narratif nous indiquant le temps, cet effet sur la marge est astucieux et permet de donner un rythme rapide et fluide au récit. Sinon, je juge qu'il est nécessaire de prendre le temps de lire lentement son travail. Bien que son découpage puisse paraître banale, Jason utilise à plusieurs reprises des codes de tressage. De plus, malgré son découpage en gaufrier, il faut parfois regarder ses pages comme s'ils s'agissaient de doubles planches, puisqu'elles se font écho (voir l'image plus haut). Le contenu de chacune des cases n'est pas choisi arbitrairement, d'autant plus que de leur disposition au sein de l'album. Donc, cette réflexion m'amène à vouloir expérimenter à mon tour. L'occasion est parfaite, mon projet synthèse, en plus d'être un récit plus long, sera aussi auto-édité. Je veux alors jouer sur les effets qu'il est possible de créer au travers des planches mais aussi par le biais d'une publication papier.



Ce billet est long aussi, damné moi, j'espère ne pas en prendre une habitude. Quoi qu'il en soit il me fallait bien aborder comme il se doit les bases de ce projet. Maintenant que vous savez tout au sujet de mes inspirations, je pourrai pour les prochaines publications publier la progression de ce projet.